La mortalité différentielle aux âges adultes et avancés selon le groupe linguistique au Québec : une étude de suivi sur la période 1991-2011
Auteurs: Cecilia Ah-kion
Aperçu
Résumé (français)
La situation linguistique distincte du Québec en Amérique du Nord nous amène à nous interroger sur le rôle que joue l’appartenance à un groupe linguistique sur les inégalités observées en matière de mortalité. La nouvelle base de données Cohorte santé et environnement du recensement canadien de 1991 (CSERCan), issue du jumelage du recensement de 1991, des données de l’état civil et des fichiers administratifs de 1991 à 2011, offre une opportunité unique d’étudier avec plus de justesse la mortalité différentielle selon la langue au Québec. L’objectif principal de ce travail est de comparer les distributions des décès par âge, sexe, région et langue parlée le plus souvent à la maison, soit le français, l’anglais ou une langue autre. Nous dérivons ces distributions à partir des courbes de taux de mortalité correspondantes et lissées en utilisant une approche par P-splines. Nous calculons ensuite quatre indices sur la mortalité adulte et aux grands âges : l’espérance de vie à 25 ans, à 65 ans et l’âge modal (i.e. le plus fréquent) au décès, ainsi que la mesure de dispersion associée au mode. Nos résultats montrent qu’il existe bel et bien des différences significatives de mortalité aux âges adultes selon l’appartenance linguistique au Québec, à l’exception des femmes francophones et anglophones. Nous constatons cependant que les écarts de l’espérance de vie à 25 ans obtenus sont moins importants qu’annoncés dans la littérature. Les différences de mortalité observées aux âges adultes persistent chez les 65 ans et plus. Nous n’observons toutefois pas d’écart significatif de mortalité au niveau de l’âge modal au décès ou de sa mesure de dispersion associée, mis à part chez les hommes allophones qui conservent leur avantage d’âge modal au décès. Enfin, pour les francophones et les allophones, les niveaux de mortalité ne sont pas les mêmes sur l’île de Montréal et dans le reste du Québec. Ces résultats offrent un éclairage inédit sur le sujet compte tenu de la plus grande fiabilité de la variable langue issue du recensement de 1991 dans la CSERCan, et des améliorations apportées au traitement de données et à l’analyse, qui incluent la prise en compte de l’émigration, la considération des autochtones et l’analyse par région.
Résumé (anglais)
Quebec’s unique linguistic situation in North America leads us to question the effect of belonging to a linguistic group on observed inequalities in mortality. The new 1991 Canadian Census Health and Environment Cohorts (CanCHEC) database, which is derived from the pairing of the 1991 census, vital statistics and administrative files from 1991 to 2011, provides an unparalleled opportunity to study mortality differentials by language in Quebec with more accuracy. The main objective of this work is to compare the distributions of deaths by age and language most often spoken at home (i.e. French, English or another language). We begin by smoothing the age-specific mortality rate curves by sex, language and region using the P-splines approach. From the smoothed density functions, we derive four indicators of adult mortality and old-age mortality which are the life expectancy at age 25, at age 65, and the modal age (i.e. most common age) at death as well as the dispersion measure associated to the mode. Our results show that in Quebec, there are indeed significant differences between linguistic groups in adult mortality, except for Francophone and Anglophone women. However, mortality gaps for the life expectancy at age 25 are less important than stated in the literature. Although these observed differences in adult mortality persist among those 65 years of age and older, they do not carry on among those who reach the modal age at death, with the exception of Allophone men who retain their mortality advantage in very old age. In addition, the dispersion of deaths beyond the modal age is not significantly different between linguistic groups. We also find different levels of mortality between the Island of Montreal and the rest of Quebec, for Francophones and Allophones. These results shed new light on the subject given the greater reliability of the linguistic variable from the 1991 Census in CanCHEC, and the improvements made in terms of data processing and analysis, which include the consideration of emigration and the indigenous population, and region-based analyses.
Détails
Type | Mémoire de maîtrise |
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Auteur | Cecilia Ah-kion |
Année de pulication | 2019 |
Titre | La mortalité différentielle aux âges adultes et avancés selon le groupe linguistique au Québec : une étude de suivi sur la période 1991-2011 |
Ville | Montréal, QC |
Département | Département de démographie |
Université | Université de Montréal |
Langue de publication | Français |
- Cecilia Ah-kion
- La mortalité différentielle aux âges adultes et avancés selon le groupe linguistique au Québec : une étude de suivi sur la période 1991-2011
- Cecilia Ah-kion
- Université de Montréal
- 2019
- Mémoire de maîtrise