Les déterminants de la concentration ethnique résidentielle chez quatre groupes d’immigrants (Chinois, Italiens, Africains au Sud et au Nord du Sahara): Cas de la région métropolitaine de recensement de Montréal
Auteurs: Djoro Gauthier Zadi
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Résumé (français)
La croissance continue de la population immigrante dans la Région Métropolitaine de Recensement (RMR) de Montréal a fait de celle-ci une métropole multi-ethnique. L’établissement volontaire ou involontaire de ces groupes d’immigrants dans plusieurs localités a favorisé la naissance de zones de concentrations ethniques résidentielles, à savoir des << niches ethniques >>. Les objectifs principaux poursuivis dans cette recherche sont d’identifier ces << niches ethniques résidentielles >> pour le groupe des Chinois, des Italiens, des Africains au Sud et au Nord du Sahara; et de déterminer les facteurs pouvant influencer la probabilité d’habiter ou non dans ces << niches >>. Pour répondre aux objectifs de cette étude, nous avons utilisé les microdonnées confidentielles du recensement de la population du Canada pour l’année 2006 provenant de Statistique Canada. Dans un premier temps, nous avons identifié les niches ethniques à l’aide de la méthode des Odds Ratio (OR ), également appelée rapport des côtes, et ce, chez les quatre groupes d’immigrants étudiés. Les résultats montrent que les Chinois et les Africains au Sud du Sahara se concentrent dans le Centre-ville, le Nord, l’Ouest et le Sud de l’Île de Montréal, et dans la banlieue Sud de la RMR de Montréal. Quant aux Italiens, ils se concentrent dans le Nord, l’Est et le Sud de l’Île de Montréal, et dans Laval, une banlieue Nord de la RMR de Montréal. Les Africains originaire du Maghreb, se concentrent dans les mêmes localisations que celles des Italiens, mais ils sont aussi présents dans l’Ouest de l’Île de Montréal. Les niches ethniques des quatre groupes étudiés sont en majorité bilingues (Français et anglais). Ensuite, nous avons comparé la moyenne du revenu total annuel des populations habitant dans l’ensemble des niches ethniques à celle des populations n’habitant pas dans ces niches, et ce, pour chacun des groupes. Les résultats révèlent que les immigrants des quatre groupes se concentrent dans des localités relativement pauvres. Enfin, nous avons utilisé la régression logistique pour identifier et analyser les facteurs pouvant influencer la probabilité d’habiter ou non dans une niche ethnique résidentielle. Les résultats révèlent que l’effet du capital humain (le niveau d’instruction et la connaissance des langues officielles du Canada) défavorise la concentration ethnique résidentielle chez les Italiens. Le fait d’être bilingue ou francophone dimunie la probabilité d’habiter dans les niches ethniques chez les groupes d’immigrants Chinois, Italiens et Africains au Sud du Sahara. L’effet du niveau de compétence (Cadres supérieurs, Personnels professionnels) défavorise la concentration ethnique chez les Africains au Sud du Sahara. Le fait d’être un locataire augmente la probabilité d’habiter dans des niches ethniques pour les quatre groupes d’immigrants. L’effet d’habiter éloigné de son lieu de travail défavorise la concentration chez les Italiens, les Africains au Sud et au Nord du Sahara. L’utilisation des moyens de transport en commun (Bus, Métro,..) favorise la concentration ethnique chez les quatre groupes étudiés. Le fait d’avoir une famille de trois personnes et plus augmente la probabilité d’habiter dans des niches ethniques, et ce, chez les Africains au Sud du Sahara et ceux du Maghreb. Nous avons relevé quelques limites dans nos analyses, notamment le choix des immigrants de première génération et l’utilisation d’une enquête transversale. En tenant compte de ces limites relevées, il serait utile de procéder à d’autres investigations afin de tirer des conclusions moins sujettes à débat du point de vue méthodologique.
Résumé (anglais)
The continued growth of the immigrant population in the Montreal Metropolitan Census Metropolitan Area (CMA) has made it a multi-ethnic metropolis. The voluntary or involuntary settlement of these immigrant groups in several localities has undoubtedly favored the birth of areas of ethnic residential concentration, which are known as << ethnic niches >>. The main objectives pursued in this research are to identify these “ethnic residential niches” for the group of Chinese, Italians, Southern, and Northern Sahara Africans; And to determine the factors that may influence the chances of living in those “niches”. To meet the objectives of this study, we used the confidential microdata from Statistics Canada 2006 Census of the Population. First, we use the Odds Ratio method, also known as length- to- width ratio, to identify the ethnicniches concentration zones in the four immigrant groups studied. The results show that both Chinese and Africans in the southern Sahara are concentrated in Downtown, North, west, and South of the Island of Montreal, as well as in the southern suburbs of the Montreal CMA. As for the Italians, they are concentrated in the North, East and South of the Island of Montreal, and in Laval, a suburb of the Montréal CMA. Africans from the Maghreb are concentrated in the same locations as the Italians, but they are also present in the West Island of Montreal. All the ethnic niches of the four groups studied are mostly bilingual (French and English). We also compared the average of the total annual income of the populations living in all the ethnic niches with those of the non-niche populations for each ethnic group. The results reveal that immigrants from the four groups are concentrated in relatively poor neighborhoods. Finally, we used logistic regression to identify and analyze the determinants of residential ethnic concentration. The results show that the effect of human capital (educational attainment and knowledge of Canada’s official languages) weakens residential ethnic concentration among Italians. Being bilingual or francophone reduces the possibility of living in ethnic niches among Chinese, Italians, and southern Sahara Africans immigrants. The skill level (Senior managers, Professional staff) does negatively affect South Saharan Africans ethnic concentration. Moreover, being a tenant increases the likelihood of living in ethnic niches for the four immigrant groups. As for Italians, South and North SaharanAfricans, the effect of living away from their place of work is a strong disadvantage to their concentration. Whereas the use of public transport (Bus, Subway, …) favors ethnic concentration in the four groups. In addition, having a family of three members or more increases the probability of living in ethnic niches among South Saharan Africans and those of the Maghreb. We identified some limitations in our analyses, including the choice of first generation immigrants and the use of a cross-sectional survey. These limits would be useful to carry out further investigations to draw conclusions which are less subject to debate from a methodological point of view.
Détails
Type | Mémoire de maîtrise |
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Auteur | Djoro Gauthier Zadi |
Année de pulication | 2017 |
Titre | Les déterminants de la concentration ethnique résidentielle chez quatre groupes d’immigrants (Chinois, Italiens, Africains au Sud et au Nord du Sahara): Cas de la région métropolitaine de recensement de Montréal |
Ville | Montréal, QC |
Département | Centre Urbanisation Culture Société |
Université | Universite du Quebec |
Établissement | Institut National de la Recherche Scientifique (INRS) |
Langue de publication | Français |
- Djoro Gauthier Zadi
- Les déterminants de la concentration ethnique résidentielle chez quatre groupes d’immigrants (Chinois, Italiens, Africains au Sud et au Nord du Sahara): Cas de la région métropolitaine de recensement de Montréal
- Djoro Gauthier Zadi
- Universite du Quebec
- 2017
- Mémoire de maîtrise