La cyberintimidation et les expériences de victimisation
Auteurs: Marie-Andrée Gravel
Aperçu
Résumé (français)
Au Québec comme ailleurs, l’utilisation intensive d’Internet et la présence de plus en plus marquée des appareils portatifs comme les téléphones intelligents et les tablettes témoignent de la progression importante des technologies de l’information et de la communication (TIC). Bien qu’Internet offre des possibilités impressionnantes, le cyberespace, en favorisant notamment la multiplication des contacts entre les individus, fait croître les risques de victimisation. En effet, tandis que le monde réel impose des contraintes physiques et sociales, le caractère virtuel d’Internet permet de se distancer des actes commis en ligne et de leurs conséquences possibles, facilitant par le fait même les comportements agressifs (Habilo-Médias, 2014). Comme toute autre forme de victimisation, la cyberintimidation, décrite comme étant l’intimidation perpétrée au moyen des TIC, peut entraîner des répercussions importantes allant des symptômes d’anxiété au suicide (Cénat et autres, 2014) et accroître la tolérance à la violence. La cyberintimidation s’inscrit communément dans une problématique de victimisation plus large, la victimisation par les pairs, et peut s’ajouter à d’autres expériences de victimisation. Certains chercheurs ont démontré que le fait d’avoir été victimisé antérieurement, sans égard à la nature de la victimisation, peut s’avérer prédictif d’une victimisation future (Cyr, Chamberland et Clément, 2014; Wemmers, 2003). Mais qu’en est-il de la cyberintimidation? Le phénomène est-il également lié aux autres formes de victimisation? S’appuyant sur les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2014 sur la victimisation, le présent article examine les liens entre la cyberintimidation et diverses autres expériences de victimisation. Une analyse descriptive permet dans un premier temps de connaître la prévalence de la cyberintimidation en fonction des autres expériences de victimisation et du nombre de formes de victimisation vécues. À l’aide d’analyses de régression, on vérifie ensuite si le lien entre la cyberintimidation et l’expérience d’autres formes de victimisation demeure après avoir pris en compte un ensemble de caractéristiques sociodémographiques des internautes ainsi que leurs antécédents familiaux de violence. L’analyse s’attarde exclusivement à la cyberintimidation chez les individus âgés de 15 ans et plus, un phénomène encore peu documenté.
Résumé (anglais)
Translation by Google: In Quebec, as elsewhere, the intensive use of the Internet and the growing presence of hand-held devices such as smartphones and tablets attest to the significant growth of information and communication technologies (ICTs). Although the Internet offers impressive opportunities, cyberspace, in particular by promoting increased contact between individuals, increases the risk of victimization. Indeed, while the real world imposes physical and social constraints, the virtual nature of the Internet makes it possible to distance itself from online acts and their possible consequences, thereby facilitating aggressive behavior (Habilo-Médias, 2014). ). Like any other form of victimization, cyberbullying, described as ICT bullying, can have significant impacts ranging from anxiety symptoms to suicide (Cenat et al., 2014) and increase tolerance for violence. Cyberbullying is commonly part of a broader victimization issue, peer victimization, and can be used in combination with other victimization experiences. Some researchers have demonstrated that prior victimization, regardless of the nature of victimization, may be predictive of future victimization (Cyr, Chamberland & Clément, 2014, Wemmers, 2003). But what about cyberbullying? Is the phenomenon also related to other forms of victimization? Drawing on data from the 2014 General Social Survey (GSS) on victimization, this article examines the links between cyberbullying and various other victimization experiences. A descriptive analysis firstly reveals the prevalence of cyberbullying in relation to other experiences of victimization and the number of forms of victimization experienced. Using regression analyzes, we then check whether the link between cyberbullying and the experience of other forms of victimization remains after taking into account a set of sociodemographic characteristics of Internet users as well as their family history of violence. The analysis focuses exclusively on cyberbullying in individuals aged 15 and over, a phenomenon that is still poorly documented.
Détails
Type | Article de journal |
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Auteur | Marie-Andrée Gravel |
Année de pulication | 2017 |
Titre | La cyberintimidation et les expériences de victimisation |
Volume | 22 |
Nom du Journal | Données sociodémographiques en bref |
Numéro | 1 |
Pages | 15-Sep |
Établissement | Institut de la statistique du Québec |
Langue de publication | Français |
- Marie-Andrée Gravel
- Marie-Andrée Gravel
- La cyberintimidation et les expériences de victimisation
- Données sociodémographiques en bref
- 22
- 2017
- 1
- 15-Sep