Aperçu

Résumé (français)

Objectif: La plupart des études épidémiologiques psychiatriques ont utilisé des méthodes transversales, ce qui s’est traduit par un manque d’information sur le cours longitudinal des troubles dépressifs. L’objectif de notre étude consistait à décrire l’épidémiologie longitudinale des épisodes dépressifs majeurs (EDM) dans un échantillon canadien à l’aide des données de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP). Méthodes: L’ENSP a commencé à recueillir des données en 1994 et a évalué les EDM de l’année précédente au moyen d’entrevues répétées de la même cohorte à tous les 2 ans, depuis. Dans notre étude, nous avons examiné le nombre de semaines déprimées durant les années où des EDM se sont produits, la proportion des répondants ayant des EDM à des cycles consécutifs, et le compte des EDM au suivi. Résultats: Une proportion appréciable d’EDM étaient brefs: environ la moitié des répondants ayant eu un EDM l’année précédente déclaraient 8 semaines ou moins de dépression durant cette année. Moins de 10 % déclaraient avoir été déprimés toute l’année. Toutefois, une proportion plus importante (19,1 %) satisfaisait aux critères de l’EDM lors de cycles d’entrevues consécutives, suggérant ainsi soit la persistance, soit une récurrence rapide. Le nombre moyen d’EDM détectés chez ceux ayant au moins 1 EDM détecté jusqu’en 2006 était de 2. Les antécédents familiaux positifs, les preuves de comorbidité, le style cognitif négatif, le stress, la douleur, et le tabagisme étaient associés à un cours plus négatif. Conclusions: Le cours longitudinal de l’EDM dans la population générale est hétérogène, y compris un mélange d’EDM brefs et plus prolongés. Nombre de facteurs de risque d’EDM sont également associés à un cours négatif, les exceptions étant l’âge (jeune) et le sexe. Ces observations épidémiologiques peuvent aider à identifier les patients réclamant une prise en charge plus intensive dans la pratique clinique.

Résumé (anglais)

OBJECTIVE:Most psychiatric epidemiologic studies have used cross-sectional methods, resulting in a lack of information about the longitudinal course of depressive disorders. The objective of our study was to describe the longitudinal epidemiology of major depressive episodes (MDEs) in a Canadian sample using data from the National Population Health Survey (NPHS). METHODS: The NPHS started data collection in 1994 and has evaluated past-year MDE using repeat interviews of the same cohort every 2 years since then. In our study, we examined the number of weeks depressed during years when MDEs occurred, the proportion of respondents having MDEs at consecutive cycles, and MDE counts during follow-up. RESULTS: A sizable proportion of MDEs were brief: about one-half of respondents with past-year MDE reported 8 or fewer weeks of depression during that year. Less than 10% reported that they were depressed for the entire year. However, a larger proportion (19.1%) fulfilled criteria for MDE on consecutive interview cycles, suggesting either persistence or rapid recurrence. The mean number of detected MDEs among those with at least 1 detected MDE up to 2006 was 2. Positive family history, evidence of comorbidity, negative cognitive style, stress, pain, and smoking were associated with a more negative course. CONCLUSIONS: The longitudinal course of MDE in the general population is heterogeneous, including a mixture of brief and more protracted MDEs. Many risk factors for MDE are also associated with a negative course, exceptions being (younger) age and sex. These epidemiologic observations may assist with identification of patients requiring more intensive management in clinical practice.