Études aux méthodes mixtes sur la relation entre l’ethnicité et la santé et sécurité du travail
Auteurs: Stéphanie Premji
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Résumé (français)
Dans les dernières années, des études provenant principalement des États-Unis et de l’Europe ont constaté que les minorités ethniques immigrantes et non-immigrantes avaient davantage de problèmes de santé liés au travail. Cette situation serait attribuable, d’une part, à la surreprésentation des minorités ethniques dans les secteurs et emplois à risques et, d’autre part, à des différences présentes à l’intérieur de mêmes emplois et tâches de travail. Au Canada, bien que les inégalités selon l’ethnicité dans le domaine de l’emploi soient bien documentées, il existe peu d’information sur les écarts potentiels en matière de santé et sécurité. En l’absence de données canadiennes ou québécoises permettant d’examiner le taux de fréquence de lésions professionnelles selon l’ethnicité, cette étude a cherché à documenter, dans le contexte montréalais, les mécanismes qui sous-tendent les inégalités. Ainsi, les objectifs de l’étude étaient 1) d’évaluer la relation entre la proportion d’individus définis en fonction de l’ethnicité et du genre et le niveau de risque lié au travail mesuré selon des catégories d’emplois; et 2) d’identifier les processus liés à l’ethnicité et au genre qui pourraient influencer l’exposition différentielle aux risques à l’intérieur de mêmes emplois et tâches de travail. Pour le premier objectif, nous avons utilisé des données provenant du recensement de 2001 et de la Commission de la Santé et de la Sécurité du Travail (CSST) pour 2000-2002 pour caractériser, selon la distribution ethlllque et selon le niveau de risque, des catégories d’emplois définies comme des grands groupes industriels croisés avec trois catégories professionnelles (manuel, non-manuel, mixte). Les variables du recensement étaient: le statut d’immigrant, la période d’immigration, le 1ieu de naissance, le statut des générations, le statut de minorité visible, ainsi que la langue parlée à la maison, la langue maternelle, la connaissance des langues officielles et la langue de travail. Les indicateurs de risque calculés à partir des données de la CSST étaient: le taux de fréquence des lésions et la durée moyenne d’indemnisation. La relation entre la proportion de groupes définis en fonction de l’ethnicité et le niveau de risque a été évaluée à l’aide du coefficient de corrélation de Kendall. Pour le deuxième objectif, nous avons réalisé une étude qualitative dans une grande entreprise de fabrication de vêtements à Montréal. Entre 2004 et 2006, nous avons effectué 25 entrevues individuelles semi-dirigées avec 15 femmes et 10 hommes de 14 pays de naissance. Les entrevues ont été réalisées en français (12), en anglais (9) et en d’autres langues avec l’aide de collègues-interprètes (4). Les entrevues ont été transcrites et codées selon les thèmes émergeants. Les résultats des analyses quantitatives ont démontré que les minorités ethniques à Montréal avaient une probabilité plus élevée de se retrouver dans un emploi où le niveau de risque indemnisé était élevé. Ce résultat était plus clair pour les femmes que pour les hommes, une situation qui s’expliquerait par des différences selon le genre dans les emplois occupés. D’autre part, les résultats des analyses qualitatives ont démontré que les hommes et les femmes effectuaient généralement des tâches différentes à l’intérieur de mêmes titres d’emplois, ce qui influençait la nature des risques auxquels ils étaient exposés. De plus, nous avons constaté plusieurs différences selon l’ethnicité et le genre à l’intérieur de mêmes tâches de travail qui pouvaient influencer l’exposition. Notamment, le favoritisme, la connaissance des langues officielles et la réalité socioéconomique des travailleurs(euses) immigrants pouvaient influencer l’exposition aux risques à l’intérieur de tâches identiques. Des problèmes particuliers ont aussi été identifiés au niveau du recours à l’indemnisation et de l’impact des problèmes de santé. Des facteurs individuels et institutionnels interagiraient pour créer ou amplifier les ditférences observées. Notre étude propose que les stratégies de prévention et de réduction des risques chez les travailleurs(euses) de minorités ethniques immigrantes et non-immigrantes devraient tenir compte non seulement des spécificités sociales et culturelles de ces populations, mais également des conditions structurelles qui influencent leur santé.
Résumé (anglais)
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Détails
Type | Thèse de doctorat |
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Auteur | Stéphanie Premji |
Année de pulication | 2008 |
Titre | Études aux méthodes mixtes sur la relation entre l’ethnicité et la santé et sécurité du travail |
Ville | Montréal, QC |
Département | Département des sciences de l'environnement |
Université | Université du Québec à Montréal |
Langue de publication | Français |
- Stéphanie Premji
- Études aux méthodes mixtes sur la relation entre l’ethnicité et la santé et sécurité du travail
- Stéphanie Premji
- Université du Québec à Montréal
- 2008